Dimanche Ce matin nous avons passé une heure au
Dimanche
Ce matin nous avons
passé une heure au bord de la piscine avant de prendre un taxi pour
nous conduire dans
le centre de Ouagadougou.
Un dimanche à
Ouagadougou.
Nous sommes entrés
dans la cathédrale, une longue cathédrale en pierre rouge construite dans les
années 30, l’intérieur est rose et jaune… nous nous sommes arrêtés dix minutes
pendant la messe au milieu des fidèles qui chantaient et priaient avec des
lunettes de soleil, des coiffes sophistiquées et des chemises brodées.
Puis nous avons
descendu les longues avenues de la ville sous un soleil brûlant et une lumière
blanche.
Les avenues sont ponctuées par de larges places avec au milieu un monument commémoratif. La place de la révolution et sa fresque communiste, la Place des cinéastes et ses bobines superposées de cinéma, en béton, la Place des nations unies qui tourne autour d’un globe… au centre d'une autre il y a un lion mais je ne sais pas comment elle s'appelle.
Ce qui me frappe et
m’intéresse beaucoup c’est l’architecture sixties qui reprend les motifs des
masques et des sculptures de l’art africain. Formes géométriques, façades très
dessinées qui rappellent certaines recherches des artistes cinétiques des
années 60.
J’aime beaucoup!
On voit se dessiner en arrière plan de ces
bâtiments la pensée et les politiques de l’Afrique des années 60, à l’époque où
les chefs d’états comme Léopold Senghor et ses camarades construisaient une
« nouvelle Afrique » et la conduisaient vers des modes de vie et une
modernité internationale qui a donné cette forme à il me semble pas mal de
villes du continent.
Il semble que les
choses n’aient pas suivi cette perspective et ce n’est pas si grave…
Il parait que tout a beaucoup changé depuis deux ans, et que les grosses sociétés implantées en Côte d'Ivoire se sont souvent déplacées ici...
Rien de sinistre
dans cette ville, pas même des voiles noirs sur la tête des femmes, les
ouagalaises sont élégantes et réveillées, elles conduisent en robes africaines et
coiffes sophistiquées leur deux roues chinois…
C’est dimanche et
la rue est calme, demain ce sera peut-être plus agité.
Nous sommes entrés à
l’Hôtel de l’Indépendance pour boire une bière locale faites à partir de mil au
bord de la piscine dans une ambiance très très sixties. Même Demis Roussos chantait "it's five o'clock" au dessus de la piscine bouillante...
Puis nous avons
descendu une autre avenue, et nous nous sommes arrêtés à la Palmeraie, un beau
restaurant dans un jardin entouré de murs au cœur de la ville.
Sous les arbres les
hommes font la sieste et la chaleur reste accrochée à 40°c.
Là, changement de
décor et de population, les riches businessmen libanais passent la fin
d’après-midi au bord de la piscine à faire des affaires et ils sont paraît-il nombreux à vivre à
Ouagadougou et dans toutes les villes de l’Afrique de l’Ouest.
J’aime ces
connections et ces réseaux qui se tissent sur la planète en dehors de l’Europe,
Beyrouth à Ouagadougou tout comme on avait vu les pays du Golfe venir s’amuser
et faire des affaires avec entrain et une belle excentricité au Caire il y a quelques mois…
Coucher de soleil
rouge sur le désert et la savane africaine.